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Hier soir, de nombreux participants étaient présents pour la diffusion en avant-première du film Le Consul de Bordeaux, réalisé par João Correa.
La CIG (Communauté Israélite de Genève), la CICAD, l'Association des Amis Suisses de Yad Vashem, le B'nai B'rith et l'Ambassade du Portugal se sont rassemblés pour organiser cet événement exceptionnel à Genève. Chaque représentant (Roger Chartiel, président de la CIG; Alain Bruno Lévy, Président de la CICAD; Hilda Cohen, Présidente du B'nai B'rith Genève, Joël Herzog, Président des Amis Suisses de Yad Vashem; Son Excellence l'Ambassadrice du Portugal Graça Andresen Guimaraes) a tenu un discours émouvant pour rendre hommage à Aristides de Sousa Mendes qui, par son acte de désobéissance aux ordres racistes de Salazar, sauva plus de 30.000 personnes - dont 10.000 juifs -à Bordeaux, Bayonne et Hendaye, en leur délivrant des visas pour le Portugal.
En effet, la circulaire 14 ordonnée par Salazar, dont les opinions personnelles étaient favorables à Hitler, visait à refuser l’octroi de visas aux catégories suivantes : « les étrangers de nationalité indéfinie, contestée ou en litige, les apatrides, les juifs expulsés de leur pays d’origine ou du pays dont ils sont ressortissants ». Malgré cette circulaire, Aristides de Sousa Mendes décide, le 16 juin 1940, d’en délivrer à tous les réfugiés qui en font la demande. « Désormais, je donnerai des visas à tout le monde, il n’y a plus de nationalité, de race, ni de religion » avait-il déclaré.
« Vous comprendrez dès lors pourquoi la CICAD éprouve un honneur et une émotion particulière en participant à cet événement » a déclaré Me Alain Bruno Lévy, Président de la CICAD, lors d’un discours prononcé pendant la soirée. « Il est de notre devoir aujourd’hui de rendre hommage à cet Homme qui par son acte de bravoure était prêt à sacrifier sa vie, sa carrière, sa famille, pour sauver des vies… Je le cite : « Si autant de juifs, peuvent souffrir au nom d'Hitler, il n'y a rien de choquant à ce qu'un catholique souffre pour tant de juifs. Je ne pouvais agir autrement, et j'accepte ce qu'il m'arrive désormais avec amour ». Un tel dévouement en faveur d’un engagement aussi noble force notre admiration et notre devoir de ne pas oublier ceux qui, par leur courage, ont permis à de nombreuses vies d’être épargnées alors qu’elles étaient vouées à l’extermination » ajoute-t-il.
Cette projection émouvante, dont le film sera diffusé au Portugal le 9 novembre, était suivie d’un débat, modéré par Philippe Lugassi, journaliste à la RTS, en présence du réalisateur João Correa, du co-producteur et compositeur Henri Seroka, de Marc Perrenoud, historien au Département fédéral des Affaires Etrangères (DFAE) et co-auteur du rapport Bergier, ainsi que le petit-fils d’Aristides de Sousa Mendes.
Aristides de Sousa Mendes, mort en 1954, a été nommé à titre posthume Justes parmi les Nations en 1966 puis réhabilité par les autorités portugaises en 1988. Lors de cette soirée, la CICAD, qui édite de nombreux ouvrages éducatifs destinés aux élèves et enseignants de Suisse romande, a présenté son ouvrage Les Justes Suisses. "Le courage et l’action des Justes tel qu’Aristides de Sousa Mendes sont une admirable leçon d’humanité que nous continuerons de transmettre auprès de nos générations et des générations futures", a conclu Alain Bruno Lévy.
Source : CICAD, le 14 septembre 2012.