Ueli Maurer, lors de la 108e assemblée des délégués de la Fédération suisse des communautés israélites du 9 mai 2013, s’est excusé pour les omissions dans son message lors de la Journée de la Commémoration de la Shoah au début de l’année. Me Alain Bruno Lévy, salue cette initiative et rappelle l’action de la CICAD concernant le devoir de mémoire.
Vous avez participé à l’Assemblée annuelle de la FSCI au cours de laquelle Monsieur Ueli Maurer, Président de la Confédération a fait une déclaration qui aura marqué l’ensemble des présents. Quelle est votre réaction ?
Je suis très satisfait de constater que Monsieur Maurer ait présenté ses excuses pour ce qu’il considère être une erreur de communication et surtout d’avoir ainsi par ses mots blessé et suscité tant de réactions dans la communauté juive. Il en va de même dans les milieux des historiens. On ne peut être que reconnaissant de cette mise au point. Il est très important de ne pas travestir l’histoire et de regarder la vérité en face. C’est de grandir un pays que de reconnaître les erreurs du passé et la politique suivie à l’égard des réfugiés. La Suisse ne peut pas occulter son rôle en décidant d'apposer le « J » sur les passeports des juifs. Elle ne peut pas occulter les refoulements de réfugiés qui ont péris dans les camps d’extermination, et cela, quelque puisse être leur nombre.
Quel fut le rôle de la Cicad dans cette mobilisation qui a abouti à cette mise au point du Président de la fédération ?
Je rappelle que nous avions pris contact avec la FSCI, la PJLS pour diffuser un communiqué commun suite à la publication le 27 janvier du message du Président de la confédération. Nous avions ainsi initié un mouvement unitaire de l’ensemble du Judaïsme suisse car le communiqué ne retenait pas les résultats des travaux de la Commission Bergier d’une part et d’autre part désavouait les déclarations de Monsieur Kaspar Villiger présentant les excuses de la Suisse dans un discours à l’assemblée fédérale.
Quelles sont les perspectives ?
Il faut poursuivre notre action et le travail de mémoire. Il y a actuellement un débat sur le nombre de réfugiés juifs qui ont été refoulés et il est nécessaire que les travaux des historiens se poursuivent sur ce point afin de connaître la vérité. Nous devons bien cela à l’histoire de notre pays. La CICAD contribuera à ces travaux.